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JOURNÉE THÉMATIQUE: Valoriser sa production par la transformation et les circuits courts

Dernière mise à jour : 9 mai

Dans un contexte où les modèles économiques agricoles évoluent, les Jeunes Agriculteurs de la Drôme ont organisé une journée thématique sur la transformation et les circuits courts.

Cette rencontre, qui s’est tenue sur l’exploitation de Thomas Brun, céréalier-meunier dans le Diois, a réuni jeunes agriculteurs et élèves de terminale STAV du lycée du Valentin (Bourg-lès-Valence).




Issu d’une famille d’agriculteurs, Thomas Brun évolue en entreprise individuelle, tout comme ses parents, chacun gérant sa propre structure. Si une partie de sa production est encore vendue en coopérative, son objectif est de privilégier la transformation et la vente directe, afin de mieux valoriser ses céréales et ne plus subir la baisse des prix.

Pour cela, il a investi progressivement dans un outil de transformation. Il a commencé avec un moulin à meule de pierre de 50 cm, avant de doubler sa capacité deux ans plus tard, avec un modèle de 1 m. L’acquisition d’une ensacheuse lui a permis de ne plus conditionner ses sacs à la main, optimisant ainsi son temps de travail. Aujourd’hui, il peut produire jusqu’à 200 kg de farine par jour.

Afin de garantir une qualité optimale, il choisit de produire à la demande. Cette gestion lui permet de maximiser la fraîcheur de sa farine tout en limitant le risque d’infestation par les mites et autres insectes. Il travaille trois types de farine ; farine de blé, sarrasin et petit épeautre – T65 blanche, T80 semi-complète et T110 complète – ainsi que des lentilles, vendues principalement en grains.




Trois ans pour structurer son projet


Monter un projet de transformation ne se fait pas du jour au lendemain. Pour Thomas Brun, il aura fallu trois ans pour concrétiser son activité : entre l’administratif, l’analyse de la demande et la mise en place du réseau de commercialisation.

Dans le Diois, sept moulins sont en activité, mais peu d’entre eux pratiquent la vente directe. Conscient de la demande, il s’est lancé en développant son réseau localement, distribuant ses farines à Romans, Valence, Crest, Montélimar, ainsi qu’auprès de crêperies et magasins spécialisés. Son moulin a été fabriqué par Les moulins de Biocourt, une entreprise locale, ce qui lui permet d’assurer un service de réparation rapide en cas de besoin.



Les défis de la commercialisation


Si la transformation et la vente directe offrent une meilleure rémunération, Thomas Brun souligne les défis de la commercialisation. « C’est un métier à part entière qui s’apprend », confie-t-il. Trouver des débouchés demande un travail constant, et les relations commerciales peuvent être incertaines.

Certains magasins mettent fin aux contrats, non pas faute d’intérêt, mais par manque de place. « Ils ont déjà trop de références et doivent faire des choix, ce qui signifie souvent sacrifier des produits locaux, car ils nécessitent une logistique spécifique. »

À cela s’ajoute la complexité administrative. L’accès aux aides à l’investissement implique un suivi rigoureux et une gestion importante de la paperasse.


Regarder vers l’avenir


Malgré ces défis, Thomas Brun poursuit son développement. Avec la reprise prochaine de l’exploitation familiale dans sa totalité – incluant des poulaillers et des noyeraies – il envisage d’embaucher un salarié polyvalent pour l’accompagner. Il réfléchit également à diversifier son offre avec la fabrication de pâtes à base de farine de blé tendre, un projet nécessitant un nouvel investissement mais porteur d’avenir.

Cette journée d’échanges a permis aux jeunes agriculteurs et aux élèves présents de mieux comprendre les enjeux de la transformation et des circuits courts. Un partage d’expériences précieux pour ceux qui souhaitent s’engager dans une démarche similaire et renforcer leur autonomie face aux fluctuations du marché.

 




 LES INTERVENTIONS DE LA JOURNÉE

 

Bienvenue à la Ferme : un réseau au service des agriculteurs




Céline Bres, adhérente de longue date à Bienvenue à la Ferme, a présenté ce réseau national qui accompagne les agriculteurs dans le développement de l’agritourisme et la vente directe. Avec plus de 400 000 visiteurs par mois sur son site internet, la marque offre une visibilité précieuse aux producteurs, grâce à des fiches « ferme » individuelles, des campagnes de communication grand public, et une présence sur les grands événements agricoles comme le Salon de l’Agriculture. Les adhérents bénéficient aussi de webinaires, newsletters et partenariats pour les aider à structurer et promouvoir leur activité.

Dans la Drôme, le réseau compte actuellement 84 adhérents, un chiffre encore modeste qui reflète un potentiel de développement. L’association fonctionne avec un conseil d’administration et une assemblée générale annuelle, permettant aux agriculteurs de s’investir et de proposer des projets. Deux animatrices accompagnent les adhérents pour les aider dans leur communication et organisation. Des outils comme une brochure de 8 000 exemplaires, un site internet actif et des événements départementaux (marchés, pique-niques, boutique Tech & Bio) permettent de renforcer la notoriété du réseau et de favoriser les échanges entre agriculteurs pratiquant la vente directe et l’agritourisme.


Le Club Drômois de l'Alimentation : Un réseau au service des filières locales

 



Le Club Drômois de l'Alimentation, présenté par Aude Le Rhun, sa directrice, a été lancé en février 2024 avec pour ambition de renforcer les filières alimentaires locales. Cette association rassemble les professionnels engagés dans le développement d’une alimentation durable, locale et de qualité, en favorisant les échanges entre producteurs, transformateurs et distributeurs du territoire.

Créé en partenariat avec le Conseil Départemental et les trois chambres consulaires de la Drôme (Chambre d'Agriculture, Chambre de Commerce et de l’Industrie, Chambre de Métiers et de l’Artisanat), le Club vise à structurer les filières locales. Il facilite la mise en relation des acteurs, le partage d’informations et œuvre à une meilleure organisation des filières, dans l’objectif de valoriser les savoir-faire locaux et garantir une juste répartition de la valeur au sein de la chaîne de production.

Le Club se distingue par sa volonté de promouvoir une alimentation équilibrée et durable, pleinement ancrée dans le territoire. À travers cinq missions essentielles, il favorise la mise en relation entre professionnels, la valorisation des produits locaux et un partage équitable de la valeur. Les services proposés par l'association incluent des événements de réseautage, un accompagnement personnalisé en sourcing et commercialisation, ainsi qu’une visibilité accrue via divers canaux de communication. En quelques mois seulement, le Club est devenu un acteur clé pour ceux souhaitant renforcer l’impact de l’alimentation drômoise.

 

En conclusion, cette journée a été riche en échanges et en perspectives pour les acteurs du territoire. Grâce au soutien de réseaux comme Bienvenue à la Ferme et le Club Drômois de l'Alimentation, qui valorisent les initiatives locales, nous avons désormais des clés pour structurer et dynamiser les circuits courts, au service d’une alimentation durable et ancrée dans nos territoires.




 
 
 

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