JOURNÉE THÉMATIQUE: Irrigation : techniques et optimisation de la consommation d’eau en agriculture

Lundi 14 avril, les Jeunes Agriculteurs de la Drôme ont organisé une après-midi de rencontres et d’échanges autour d’un sujet devenu central pour le monde agricole : la gestion durable de l’eau. Entre visite de terrain, présentation des réalités locales et focus sur les outils innovants, la journée a permis d’aborder le sujet sous tous ses angles.

Une visite inspirante chez la famille Vossier

La première étape s’est déroulée à Granges-les-Beaumont, sur l’EARL Guerimand, qui a ouvert les portes de ses serres semi-hybrides. Dotées de panneaux photovoltaïques et d’un système d’irrigation automatisé, elles représentent un exemple concret de ce que la technologie peut apporter à l’agriculture.

Grâce à des électrovannes connectées à un solarimètre, l’exploitation adapte l’irrigation en temps réel selon l’ensoleillement et les besoins des cultures. L’ensemble du système permet également de gérer l’apport en engrais avec précision.

« On a réduit notre consommation d’engrais de 15 % et l’irrigation de 10 %. Et surtout, on travaille plus sereinement », explique Geoffroy Vossier.

Ce type d’installation demande certes un investissement, mais il offre des résultats concrets en termes de performance, économie de ressources et confort de travail.

Une situation locale sous tension

La visite a été suivie par une intervention de François Dubosc, référent irrigation à la chambre d’agriculture de la Drôme, venu dresser un état des lieux préoccupant de la ressource en eau dans le département.

Les chiffres sont clairs : sur certaines zones comme la Galaure, les agriculteurs doivent réduire leurs prélèvements jusqu’à 40 % en période estivale. D’autres bassins, comme celui du Sud Grésivaudan, pourraient faire face à des arrêtés de prélèvement. La situation devient critique dans plusieurs secteurs.

Des projets sont à l’étude, comme la création de retenues collinaires, le stockage souterrain ou encore le transfert d’eau depuis l’Isère, mais ils nécessitent des investissements lourds, estimés entre 26 et 35 millions d’euros.

Des solutions pour demain

Pour terminer la journée, les entreprises Valsoleil et Netafim ont présenté les nouvelles technologies disponibles pour optimiser l’irrigation. De la pose de sondes à la gestion automatisée de l’eau selon les stades de développement des cultures, en passant par la modélisation des besoins, de nombreuses solutions existent. Ces outils permettent de mieux adapter les pratiques agricoles aux réalités climatiques tout en conservant un bon niveau de rendement. Les jeunes agriculteurs présents ont ainsi pu repartir avec des pistes concrètes pour améliorer leur gestion de l’eau.