Corentin JALLIFIER a 21 ans, il est installé depuis 2018 en ovin viande et porc sur la commune de Vassieux-en-Vercors. « Mon père est déjà agriculteur (vaches à viande), j’ai fait ça depuis que je suis tout petit, c’était une évidence pour moi. »
A 19 ans, Corentin fini son BAC pro ‘Conduite et gestion d’exploitation agricole’, avec un contrat de spécialisation en transformation viande. Peu après, une ferme se libère sur sa commune, suite à un départ à la retraite, mais elle est préemptée par la SAFER. Corentin sait qu’un autre agriculteur est intéressé, mais c’est lui qui est prioritaire car il est plus jeune et n’a encore aucune terre. En décembre, il décide d’acquérir la ferme. La CDOA est le 2 février, il n’y a pas de temps à perdre. « J’ai appelé la Chambre et on a monté un dossier en 2 mois avec ma conseillère, je suis allé voir la banque qui a suivi. Et début février on était bon et c’est moi qui ai eu la ferme ! ». Corentin ajoute : « Pour cela je remercie ma conseillère de la chambre. Le dossier qu’on a monté en à peine 2 mois, il n’y en a pas beaucoup qui l’aurait fait. Elle m’envoyait des mails le dimanche soir à 22h ! »
En termes d’investissement, il en a eu pour 110 000€ d’achat de bâtiment, et 45 000€ de réaménagement des bâtiments existants, ce pour quoi il a bénéficié de l’aide PCEA. Ainsi que 90 000€ de terre et 20 000€ de matériel. Sachant qu’il loue aussi du matériel à son père. Il a également obtenu la DJA, d’un montant de 54 000€.
Aujourd’hui, l’exploitation de Corentin c’est 200 brebis et 50 porcs. Il possède 100 ha en tout, dont 80 de parc pour ses brebis. Le reste étant de la fauche et 2 ha de céréales pour nourrir ses cochons. Il transforme lui-même 100% de ses cochons et de ses brebis, qu’il commercialise en vente direct, dans 2 épiceries du coin ou en livraison. Pour les agneaux, il fait 30% lui-même, et vend le reste à un boucher.
Corentin estime avoir un bon équilibre entre sa vie professionnelle et privée. D’ailleurs il a une autre passion, c’est le rugby ! « Le fait que je sois tout seul sur l’exploitation c’est l’avantage, je fais comme je veux. »
Un début très prometteur pour Corentin donc, cependant il précise : « Le loup c’est un gros problème ». Pour éviter les attaques, l’année dernière il n’a pratiquement pas sorti ses bêtes. Elles n’ont pu profiter de son grand parc que 5 jours au lieu des 4 mois habituels. Cela lui ajoute du travail et des charges car il doit les nourrir et ramasser le fumier. « Et puis le bien-être animal surtout, les brebis c'est pas fait pour rester dedans toute l’année ! », ajoute-t-il. Pour tenter de remédier à cela, il s’est procuré des chiens pour la saison à venir : « Je les rentre toutes les nuits mes brebis. J’espère qu’en faisant ça et avec beaucoup de chiens la journée je ne serai pas trop embêté... ».
Si cela fonctionne, il pense peut-être augmenter un peu son cheptel. Il compte également construire son propre labo de transformation, afin de ne plus devoir se déplacer comme actuellement.
Un conseil à destination des jeunes qui souhaitent s’installer ? « Il faut vraiment être motivé. C’est top, mais il ne faut pas faire ça si tu n’aimes qu’à moitié. Parce que quand tu passes une mauvaise année, si tu n’es pas motivé tu ne gardes pas le moral. »
Enfin, la raison de son engagement à JA, il nous l’avoue en rigolant : « Pour boire des bières ! Pour la convivialité, rencontrer les jeunes agriculteurs du coin, partager ce qu’on a à dire, avoir des contacts… »
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