Adrien nous a fait l’honneur de nous accueillir chez lui ce jeudi 2 décembre pour inaugurer tous ensemble son installation sur la commune de Mercurol ! Un moment riche d’échanges et de convivialité.
Adrien ne se destinait pas à l’agriculture à la base. Suite à ses études de commerce à Lyon, il est revenu sur l’exploitation familiale en tant qu’ouvrier agricole pendant 4 ans. C’est là que son projet d’installation mûrit, jusqu’à ce qu’il intègre l’EARL de ses parents en mai 2019. Il va maintenant entamer son parcours à l’installation aidé, car son expérience lui permet de passer une VAE pour obtenir la capacité agricole.
L’exploitation produisait à l’origine des pêches, poires, cerises, abricots et un peu de vignes. Au cours de leur carrière, les parents d’Adrien ont arrêté les poires et les pêches, diminué les abricots et cerises, augmenté les vignes et ajouté les noyers. A son arrivée, Adrien a convaincu ses parents de convertir les vignes en bio et d’en augmenter encore la production et arrachant plus d’abricotiers. Aujourd’hui, l’exploitation compte 20 ha de vignes, 12 ha d’abricotes, 1 ha de cerises, 5 ha de noyers et 15 ha de céréales. Le foncier est essentiellement en location et étalé sur 4 communes : Larnage, Mercurol, Pont d’Isère et Beaumont-Monteux. Les vignes sont sous l’appellation Crozes Hermitage, 18ha de rouge en Syrah et 2 ha de blanc en Marsanne. Toute la production est apportée à la cave de Tain. Les abricots et cerises sont vendu via un expéditeur, les noix via Coopenoix. Les céréales servent surtout à la rotation.
Selon Adrien, les points forts de sont exploitation sont la bonne entente familiale, l’appellation des vignes, le fait se centrer sur la production et de ne pas s’occuper de la transformation. Les points faibles sont la nuisance sonore (l’autoroute passe au milieu de ses parcelles), la recherche de nouvelles cultures compatibles, le foncier en location, le manque d’espace sous bâtiment. Il considère l’étalement de son foncier comme un entre deux : certes cela engendre des déplacements et des contraintes, mais cela apporte une plus grande résistance aux aléas climatiques. Si une parcelle est touchée, l’autre ne le sera pas forcément.
En plus d’envisager de nouvelles pistes de diversification (semences, fruits à coque, légumes d’hiver), Adrien est surtout engagé dans un parcours biodiversité. Il est pour cela accompagné par la chambre d’agriculture, et plus précisément Aline Buffat, conseillère biodiversité et agroforesterie. Il estime que le bio ne fait pas tout, il faut aller bien au-delà pour être toujours plus durable. A cet effet, il met en place des aménagements en faveur de la biodiversité au sein de ses productions. Il utilise déjà des couverts végétaux (trèfles) entre ses vignes pour réduire le travail du sol et développer l’éco pâturage (moutons en hiver). Il a également installé des nichoirs à chauve-souris et abeilles. Il va de plus planter 250m de haies hautes et basses en bordure de ses vignes ; celle-ci sert ne sert pas tant de coupe-vent mais surtout d’abri, garde-manger et corridor pour permettre à la faune « utile » de se rendre sur les parcelles. Adrien mentionne plusieurs fois l’aspect paysager, qui est selon lui essentiel : « c’est important pour le tourisme, c’est plus agréable pour les saisonniers, et cela participe à la communication positive sur notre métier » nous précise-t-il.
Une quarantaine de personnes étaient présentes, dont les BTS 1 et 2 de la MFR d’Anneyron, Mme la Députée Mireille Clapot et Mr le Sénateur Gilbert Bouchet, des élus de la mairie de Mercurol et de Tain, des représentants de la cave de Tain et de la commission jeune, des JA, des proches et le Journal l’Agriculture Drômoise. Après la présentation et une petite visite, nous avons pu déguster le délicieux vin d’Adrien !
Merci encore à Adrien et sa famille pour leur accueil chaleureux !