Justin ROUSSIN a 24 ans, il est installé depuis 2018 en viticulture sur la commune de Tulette. « J’ai grandi dans les vignes avec mon père, j’ai toujours su que je voudrais faire ça. »
Après son BAC pro viticulture à la MFR de Richerenches, il a commencé à travailler sur l’exploitation de son père en tant qu’aide familiale. Ils ont fait ce choix le temps de mettre les choses en place, de voir comment travailler ensemble. Ensuite, en 2018, il est devenu co-gérant de l’EARL. « Mon père avait déjà hérité de son propre père. Je suis la 4ième ou 5ième génération »
Lors de son installation, Justin n’a pas pris la DJA car dans son cas ce n’était pas intéressant. Il n’a demandé aucune aide. Il a acheté 14 ha de terre supplémentaire pour agrandir l’exploitation. Son père avait déjà ses propres terres en propriété, et tout le matériel nécessaire. La banque a facilement suivi le projet nous dit Justin : « Le truc c’est que la vigne, ils savent que ça rentre tous les mois. Le blé ça gagne moins. Les banques suivent plus pour le vin que pour autre chose parfois. Et puis tout est hypothéqué, c’est une garantie pour eux. »
L’exploitation aujourd’hui, c’est 40 ha de vignes en AOP : Côte de Rhône, Côte du Rhône village et IGP ; 10 ha de céréales (blé), et des plantes aromatiques : 5 ha de coriandre et 2 ha d’inule odorante. L’année prochaine ils ajoutent de la lavande et du lavandin. C’est Justin qui diversifie petit à petit les productions : « Je me diversifie pour des raisons économiques : si le vin se casse la figure, il faut pouvoir rebondir. ». Pour cela il arrache des vignes : « Je préfère réduire la vigne et augmenter autre chose ; pour le moment on ne compte pas agrandir l’exploitation. » Ils font aussi de la prestation de services (vendanges, travail du sol…).
Pour la commercialisation, tout le raisin part en coopérative. « Comme ça je me décharge de tout ce qui est vente et transformation. » nous explique Justin. Le blé est acheté par un privé qui fait de la farine, et les plantes aromatiques par une distillerie. « Il n’y a pas beaucoup d’intermédiaire, je vends directement à des personnes qui transforment. »
Justin et son père sont tous les deux à temps plein, ils se répartissent le travail à 50/50 sur toutes les productions, et prennent toutes les décisions ensemble. Justin précise que l’entente est bonne. Ils ont également un employé qui taille et un saisonnier. La récolte se fait mécaniquement. « La vigne c’est ce qui prend le plus de temps, les céréales et les plantes aromatiques c’est plus simple. » Pour la gestion administrative c’est surtout Justin, aidé par sa mère quand elle a le temps.
Malgré la charge de travail, Justin n’a pas trop de mal à se dégager du temps libre. « C’est un métier qui me plait, c’est toi qui décides de tes horaires. Si je n’ai pas envie de travailler un jour, je ne travaille pas. Mais après, s’il faut travailler le dimanche j’y vais. Moi je préfère ça que d’avoir des horaires imposés comme un salarié. »
Pour l’avenir, Justin envisage de continuer à faire évoluer ses cultures. En plus des plantes aromatiques, il aimerait faire une serre photovoltaïque avec du maraichage. Il s’interroge aussi sur un poulailler. Cependant, lorsque son père partira à la retraite d’ici 4 ou 5 ans, il ne souhaite pas s’agrandir mais plutôt réduire pour ne pas devoir engager plus de main d’œuvre.
Quant à son engagement à JA : « Au départ c’était surtout pour la bringue ! Ça faisait un rassemblement de jeune, on ne se connaissait pas forcément tous, ça nous a rapproché. » Aujourd’hui il est co-président de son canton (Tulette).
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