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Portrait de Henry VIGNON

Dernière mise à jour : 8 févr. 2021



 

Visite de l’exploitation de Henry Vignon, co-Président des Jeunes Agriculteurs de la Drôme, sur la commune d’Eymeux. Son exploitation a deux productions, le poulet de chair en intégration et la culture de maïs.


La visite commence par son bâtiment. Sur le chemin, il relate son parcours:


J’ai fait deux ans de BEP avec spécialité avicole et deux ans de BAC PRO en alternance à la MFR de Chatte. Je regrette de ne pas avoir fait un BTS Comptabilité Gestion car j’en aurais eu la possibilité. A la fin de mes études, je suis devenu aide familiale pendant 5 ans sur l’exploitation de mon père. Je me suis finalement installé à mon compte fin 2017.”


Comment s'est déroulée ton installation ?


« Avec une partie du salaire différé des 5 années d’aide familiale, j’ai racheté à mon père un bâtiment de 1000 m² dédié à l’élevage de poulet de chair. J’ai entrepris de le rénover afin de le mettre à la pointe de la technologie.


Puis, suite au départ à la retraite de mon voisin agriculteur, j’ai acheté 6.5 ha de terre labourable en face de l’exploitation et loué environ 9 ha non loin d’ici. J'ai aussi construit un hangar photovoltaïque de 800 m² pour le stockage de la paille qui me sert tout au long de l’année pour la litière de mes poulets, ainsi que pour ma récolte de maïs.


J’ai opté pour du photovoltaïque car la vente d’électricité me permet d’avoir un hangar à moindre coût, ce qui n’est pas négligeable quand on s’installe ! »


Quand on arrive devant son bâtiment, c’est toute une gymnastique sanitaire qu’il faut respecter pour pouvoir rentrer. Il explique :


« Il faut tremper nos chaussures dans le pédiluve pour désinfecter les semelles, se laver les mains, ensuite retirer nos chaussures, marcher en chaussettes sur des caillebottis et enfiler des chaussures spécifiques au bâtiment ainsi qu’une combinaison. Ces gestes sanitaires sont essentiels dans ce type de production. »


Une fois cela effectué, Henry me montre l’ordinateur de contrôle du bâtiment :


« Il permet de tout contrôler dans le bâtiment et de faire un suivi journalier avec précision pour que les poulets aient tout pour leur confort. L'ordinateur est aussi relié à des compteurs pour connaître la consommation d’eau, d’aliments, de gaz et même d’électricité ! Il y a aussi un peson à l’intérieur du bâtiment pour suivre le poids des poulets tous les jours. Ces informations sont primordiales. Nous disposons aussi d’un système d’alarme pour surveiller tous ces paramètres.


Lorsque les poussins arrivent dans le bâtiment, il y a une fiche d’élevage à remplir tous les jours jusqu’à leur départ. Sur celle-ci on note la mortalité, la température, l’hygrométrie, la consommation d’eau, le poids des poulets et les commandes d’aliments. Cette fiche d’élevage sera gardée 5 ans pour assurer la traçabilité.


Mon bâtiment est en permanence occupé, sauf lors du temps de nettoyage et de désinfection qui s'imposent entre deux lots de poulets, c’est ce qu’on appelle un vide sanitaire. En effet, la demande en poulets de chair est élevée en France, si bien que 40% des poulets sont importés! »


Chez les Vignon, le poulet c'est de père en fils, depuis 3 générations, mais c'est le père de Henry qui a contribué à la modernisation de l'exploitation et à son agrandissement.


Une fois sortis du bâtiment, Henry me parle de sa culture:


A côté de l'élevage, je cultive environ 15 hectares en monoculture de maïs. Toute ma surface est irriguée. Je cultive, sèche et stocke le maïs sur ma ferme car mon père a une installation pour le séchage de maïs. Une fois le maïs séché je le transfère sous mon hangar photovoltaïque pour le stocker sur une dalle afin de laisser place au maïs de mon père. Ma récolte sera vendue plus tard à l’intégrateur, qui lui, s’en servira pour créer l’aliment pour les poulets. Ça fait une boucle, mes poulets me font du fumier que j’épands dans mes champs et le fumier fait pousser les maïs qui ensuite serviront à nourrir mes poulets !


Henry projette de racheter, ou du moins d'exploiter, l'ensemble de l'exploitation de son père. Mais la transmission n'est pas simple à organiser et pour faire face à la charge de travail à venir, Henry devra embaucher un ou plusieurs salariés.


Pour quelles raisons es-tu engagé aujourd'hui dans le réseau JA ?


Je me suis investi chez les Jeunes Agriculteurs pour être au courant de ce qu'il se passe dans le monde agricole, donner mon avis, essayer de faire évoluer les choses en travaillant avec le réseau et communiquer des difficultés qu'éprouve notre beau métier qui est trop souvent pointé du doigt!


Je n’avais pas du tout prévu un jour d’être co-Président des JA de la Drôme, mais je ne le regrette pas du tout ; je suis très bien accompagné, grâce aux membres du Bureau et la co-Présidente Léa Lauzier, qui est calée sur beaucoup de choses et avec qui je m’entends très bien. Sans oublier nos animatrices qui font ce qu'elles peuvent pour rechercher et/ou relayer rapidement les infos au réseau ! Bref, une bonne équipe !

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